Année de diffusion : 2015
Descriptif du documentaire :
Marseille, le jeu du clientélisme. Dans les coulisses de la vie politique marseillaise, l’adage «service rendu vaut voix» reste d’actualité. Plus qu’un dicton, c’est une règle d’airain qui résiste au temps et aux affaires judiciaires, par-delà les différences d’opinions politiques. Il n’en faut pas beaucoup pour que les acteurs publics de Marseille décrivent l’essentiel de ce jeu. Sans détour, ils se confessent, racontent les distributions des subventions, d’emplois, de logements, les truquages de marchés publics pour acheter influence ou voix. Les principaux acteurs de la vie politique locale sont cités dès qu’on se penche sur le clientélisme à Marseille.
Critique journaliste
C’est un secret de Polichinelle qui ne fait rire personne. A Marseille, certaines voix s’achètent, celles qui comptent — électoralement parlant — et peuvent faire basculer un scrutin d’un bord politique à l’autre. Un logement à prix modéré, une subvention pour une association, le tout en échange d’un vote ou d’un appui syndical, telle serait la définition du clientélisme, abordé ici sous toutes les coutures par Xavier Monnier, ancien journaliste de l’hebdo satirique Bakchich, auteur du livre Marseille ma ville, portrait non autorisé (éd. Les Arènes), très au fait des petits arrangements locaux.
Au coeur du documentaire, la sinueuse affaire Guérini — trois fois mis en examen depuis 2010, le sénateur PS Jean-Noël Guérini est soupçonné d’avoir favorisé l’entreprise de gestion de déchets de son frère Alexandre dans l’obtention d’un marché public — et le procès d’un système quasi mafieux que l’opposition compare à une intrigue à la Gomorra. Très précis sur les guéguerres entre élus, au risque d’égarer quelques âmes peu familières du paysage politique provençal, le film donne la parole à Patrick Mennucci, Samia Ghali, Renaud Muselier, Arnaud Montebourg et même Jean-Noël Guérini… et dresse un tableau peu reluisant tentant de concilier analyse critique et respect de la présomption d’innocence.