Année de diffusion : 2006
Descriptif du documentaire :
On parle de combustion spontanée d’un corps quand celui-ci prend feu sans qu’il soit enflammé. Par exemple l’huile végétale a une température de combustion spontanée de 450 degrés Celsius, et le papier de 233 degrés Celsius, températures auxquelles ils s’enflamment. On parle aussi d’autocombustion, ou combustion humaine spontanée, lorsqu’une personne prend feu sans cause apparente.
Ce phénomène, connu à travers de très rares témoignages difficilement vérifiables, est également proposé comme explication pour les cas, rares également, de corps réduits en cendres, découverts dans un environnement intact ou presque. Le caractère « spontané » de la combustion est rejeté quasi-unanimement par la communauté scientifique. On tend plutôt à penser à des accidents par « effet de mèche ».
Dans le Dictionnaire de médecine usuelle (1849), le docteur Lagasquie donne de la combustion humaine spontanée la définition suivante :
« Accidents rares, mais avérés, dans lesquels, avec ou sans la présence d’une matière quelconque en ignition, le corps humain, plein de vie et de santé, s’enflamme, se brûle partiellement ou se consume en presque totalité. »
On parle de combustion spontanée lorsqu’un être humain brûle « de l’intérieur » sans qu’aucun élément extérieur apparent soit en cause ; l’environnement reste intact ou peu touché, alors que le corps peut finir en cendres. La croyance en la possibilité d’un tel phénomène repose sur deux sortes d’incidents peu fréquents :
Témoignages de gens prétendant avoir vu de leurs propres yeux une personne prendre feu sans raison explicable : le phénomène est typiquement décrit comme très rapide, la personne atteinte semblant entrer en transe, mais le corps n’est pas systématiquement réduit en cendres. Deux cas récents (années 1950 et années 1980) concernant deux jeunes filles ayant « pris feu » respectivement dans une salle de bal et une discothèque n’ont pas fait disparaître les corps.
La première victime serait morte de ses brûlures à l’hôpital et la seconde aurait survécu en gardant quelques traces. Les témoignages les plus anciens semblent remonter au xvie siècle, où un certain chevalier Polonus Vorstius aurait pris feu à Milan sous le règne de la duchesse Bona Sforza ; à la même période, on trouve la déposition auprès du Sénat académique de Copenhague du cas d’une personne morte après avoir craché des flammes. Ces témoignages sont difficilement vérifiables : dans les rares cas récents, les sources ne citent pas les noms réels des victimes ni des témoins, ou ne citent aucun nom.
La découverte, en dehors de circonstances d’incendie, de cadavres entièrement ou partiellement réduits en cendres, reste partiellement inexplicable. En effet, les incendies produisent généralement des dépouilles calcinées mais non entièrement consumées, et les os nécessitent, pour être entièrement détruits, une température de 1 650 degrés Celsius constante durant un certain temps. L’incinération des dépouilles dans les fours modernes montre qu’il reste toujours quelques fragments d’os, réduits par la suite en poudre pour être mélangés aux cendres. De plus, il arrive souvent que la seule partie centrale du corps soit détruite, les extrémités restant intactes.
En outre, la personne est parfois retrouvée dans une position naturelle, couchée dans son lit ou assise sur un fauteuil, donnant l’impression d’une disparition instantanée. Ces cas exceptionnels, comme celui de la comtesse Cornelia di Bandi de Cesena, découverte en 1731 réduite en cendres dans sa chambre, exception faite de ses jambes (gainées de bas) et d’une partie de sa tête, sont également connus des services de police. Récemment « l’effet de mèche » a été proposé comme explication à ce type de phénomène (voir plus bas Une explication, l’effet de mèche).