Année de diffusion : 2016
Descriptif du documentaire :
Le front populaire – A nous la vie !. Le 3 mai 1936 marque un tournant décisif en France. Pour la première fois, des élections donnent une large victoire à la gauche, enfin toute rassemblée. Alors que les Français de l’époque ne croient plus guère en la capacité des hommes politiques à redonner un élan au pays, en quelques mois, le Front populaire, avec à sa tête Léon Blum, vote des réformes inimaginables à l’époque.
Mais la parenthèse enchantée ne dure que quelques mois. Avec l’aide de l’historien Serge Berstein, le réalisateur Jean-François Delassus entre au coeur de l’époque en utilisant exclusivement des images d’archives, colorisées et sonorisées pour l’occasion.
Critique jorunaliste
« Vive l’Unité prolétarienne, sans laquelle aucune victoire n’est possible. » De l’estrade improvisée place de la Nation, Léon Blum harangue les millions de manifestants venus défendre la République contre le péril fasciste. Une démonstration de force à double visée. Répondre d’abord aux ligues d’extrême droite qui, quelques jours plus tôt, le 6 février 1934, ont tenté d’envahir l’Assemblée nationale pour en finir avec la « Chambre des bouffons ». Et esquisser enfin l’union nécessaire entre les forces de gauche. Partis séparément, les cortèges de la SFIO de Blum et du PCF de Thorez finissent par se mêler, sous la pression de la base.
Le germe d’une union antifasciste qui, grossie des troupes radicales-socialistes, débouchera le 3 mai 1936 sur la victoire du Front populaire aux législatives. Blum président du Conseil, ouvriers et salariés veulent très vite cueillir les fruits de la victoire. Grèves et occupations d’usines fleurissent. Les négociations débouchent sur la signature des accords de Matignon en juin. Congés payés, 40 heures, droit syndical, délégués du personnel… Dans la rue, l’heure est à la liesse.
Une fois écartée la répugnance pour la colorisation des archives, le film se laisse voir comme une efficace évocation du Front populaire. Alternant archives visuelles ou sonores et extraits de fictions, la tension du récit doit beaucoup à l’extrême densité du commentaire. Tissant un lien entre le programme du Front populaire et celui mis en place au lendemain de la Libération dans le droit fil du Conseil national de la Résistance, le film, en évoquant le passé, s’essaie à éclairer l’avenir.
Décortiquant les stratégies qui ont oeuvré à la victoire du Front populaire, il pointe les errements qui ont abouti à sa chute. Comme un avertissement, pour ne pas décevoir l’espoir.