Année de diffusion : 2016 ATTENTION, EN ANGLAIS !
Descriptif du documentaire :
Rocco. En trente ans de carrière, Rocco Siffredi reste la plus grand star masculine du cinéma pornographique, avec 1 500 films à son actif et 5 000 partenaires. Ses amis disent qu’il a deux vies, celle de père de famille et celle de propriétaire d’un titre, d’un mythe. Lui-même dit avoir payé le prix fort dans sa vie personnelle. A 50 ans, il décide de mettre un terme à sa carrière avec un dernier long métrage. Alors que le film se prépare, le hardeur dévoile les raisons qui l’ont poussé à arrêter, les difficultés de sa vie de famille et le rôle ambigu que la nymphomanie a joué dans sa vie…
Critique de presse :
Faire le portrait intimiste de Rocco Siffredi, l’acteur porno le plus célèbre du monde : le projet était audacieux. Le résultat est captivant, à la fois dans son analyse d’un « phénomène » (mille cinq cents films X, cinq mille partenaires, une longévité exceptionnelle pour ce métier) et sa plongée dans un milieu aussi intrigant qu’horrifiant. Ce documentaire n’est pas à mettre devant tous les yeux.
Mais Thierry Demaizière et Alban Teurlai (La Relève) réussissent à tout montrer de l’industrie du hard (les castings, violents psychologiquement, les scènes de tournage et la complicité rieuse entre les partenaires) en cachant le plus explicite et sans jamais juger.
Pour cette mise à nu de la psyché de l’étalon italien, ils ont choisi, de plus, le moment idéal, celui du bilan, quand il décida de tirer sa révérence en tant qu’acteur, pour se tourner vers la mise en scène et… l’enseignement. Qu’est-ce qui l’anima pendant trente ans ? Comment une anatomie hors norme peut être à l’origine d’une vraie vocation ? Quelle est la part de son addiction au sexe dans son métier ?
Autant de questions auxquelles Rocco répond à travers une introspection intelligente, voire émouvante, entre désirs assumés et culpabilité judéo-chrétienne — dans son dernier film, il tient à porter sa croix, au sens propre. Derrière ce représentant de toutes les transgressions, qui est aussi un mari aimant et un père de famille, d’autres thèmes surgissent, passionnants. Comme le statut des femmes, offertes aux pires fantasmes dans cette industrie de la chair.
Mais là encore, rien n’est tout blanc ni tout noir, entre jeunes filles humiliées et féminisme revendiqué par celles qui refont de la formule « mon corps m’appartient » une matière à débat. Et puis il y a Gabriele, le metteur en scène, dont toute la carrière a reposé sur le sexe de son cousin Rocco. Freud aurait adoré cet homme qui s’est construit grâce au phallus d’un autre…