Année de diffusion : 2016
Descriptif du documentaire :
Synopsis
Le disque de Phaistos, pièce majeure du musée d’Héraklion, en Grèce, est un artefact en terre cuite de seize centimètres de diamètre. Les 242 signes qui l’ornent sont longtemps restés indéchiffrables. Découverte en 1908 par l’archéologue italien Luigi Pernier, sur un chantier de fouilles en Crète, la pièce vieille de trois mille six cents ans représenterait le premier système d’écriture connu en Europe.
Le linguiste Gareth Owen en est convaincu : il dit avoir enfin décrypté et traduit les hiéroglyphes du disque : une prière à la déesse-mère minoenne, Astarté. En revanche, Jérôme Eisenberg, expert new-yorkais en art de l’Antiquité, estime que cet objet est une contrefaçon.
Critique du 20/02/2016 – Par Marie-Hélène Soenen
Le disque de Phaistos, chef-d’oeuvre exposé au musée archéologique d’Héraklion, est-il un faux ? Découverte au début du XXe siècle par l’Italien Luigi Pernier sur le site du palais minoen de Cnossos, la galette d’argile intrigue. Ses deux cent quarante-deux signes au réalisme bluffant, gravés en spirale sur ses deux faces, sont-ils trop beaux pour être authentiques ?
Comment l’intégrité de cet objet vieux de trois mille six cents ans a-t-elle pu être aussi bien préservée, malgré une chute supposée de plusieurs mètres pendant le séisme qui ravagea le palais ?
A l’aide de reconstitutions et d’interviews de spécialistes de l’Antiquité crétoise, ce documentaire expose les principaux arguments en faveur de l’authenticité du disque et ceux qui plaident pour la tromperie.
Le film ne tranche évidemment pas, rappelant que seul un examen scientifique pointu, toujours pas réalisé à ce jour, pourrait révéler la vérité. Le réalisateur aurait néanmoins pu interroger la direction du musée d’Héraklion, accusée par le galeriste new-yorkais Jerome Eisenberg de ne pas vouloir lever le mystère par crainte de perdre une attraction touristique majeure.
Au-delà du disque de Phaistos, c’est toute une époque de la recherche archéologique, menée tambour battant sur fond de nationalisme exacerbé, que raconte par touches ce documentaire. Notamment lorsqu’il retrace la carrière de l’archéologue britannique Arthur Evans, qui mit au jour le palais de Cnossos en 1900, et bâtit, avec le concours des controversés restaurateurs Gillièron, « une image idéalisée de la Crète antique qui perdure ». — Marie-Hélène Soenen