Année de diffusion : 2016
Descriptif du documentaire :
En l’an 79, 2000 personnes ont trouvé la mort dans la cité romaine cosmopolite de Pompéi, ensevelie sous cinq mètres de cendres lors de l’éruption du Vésuve. 10% de la population totale de la ville a péri. Seize siècles plus tard, ses vestiges ont été mis au jour par l’archéologue Giuseppe Fiorelli. Directeur des fouilles, il a réalisé des moulages de plâtre à partir des corps de plus d’un millier de victimes, figés dans d’étranges postures et particulièrement bien préservés. Des scientifiques issus de diverses disciplines lèvent le voile sur les circonstances de leur mort. Les travaux de reconstitution faciale menés par Richard Neave permettent également de redonner un visage à deux des victimes du volcan.
Critique du 07/04/2017
Par Hélène Rochette
Leur troublante expressivité leur a octroyé une prodigieuse notoriété. Pelotonnés dans un geste d’effroi ultime, les corps des habitants de Pompéi figés en l’an 79 recèlent une puissance fantasmagorique. Coulés dans les empreintes laissées par les squelettes dans les dépôts volcaniques, leurs moulages de plâtre réalisés au xixe siècle ont longtemps laissé penser que les habitants avaient péri sous les cendres du Vésuve.
Utilisant l’image numérique avec parcimonie, ce rigoureux documentaire de la BBC prouve que les citoyens de Pompéi n’ont pas été brûlés par les premiers gaz incandescents du volcan mais atteints par une seconde vague d’émanations — la nuée ardente, comme la définissent les vulcanologues. Raidis dans des positions qui paraissent défensives, les plâtres pompéiens témoignent en réalité, avec leurs muscles contractés et leurs membres recroquevillés, d’un réflexe propre aux victimes d’incendie, prises de spasmes effrayants.
D’une reconstitution de l’éruption à une simulation en laboratoire de chairs calcinées, le réalisateur ne ménage pas notre sensibilité. Mais, soutenant la véracité des écrits de Pline le Jeune, son film met en relief l’apport des latinistes à la recherche archéologique. Ce renfort des lettres apporté à la science n’est pas le moindre de ses enseignements. — Hélène Rochette