Année de diffusion : 2016
Descriptif du documentaire :
Dans le parcours des refugiés qui espèrent voir aboutir leur demande d’asile en Allemagne : l’entretien avec un agent décideur de l’Office fédéral pour l’immigration et les réfugiés (BAMF), constitue une étape décisive. Secondé par un interprète, chaque demandeur est interrogé sur son histoire personnelle et les raisons de son départ, autant d’éléments qui serviront à son interlocuteur pour décider si leur demande, selon les lois en vigueur, peut ou non être acceptée.
Avec le récent afflux de réfugiés, venus notamment de Syrie ou d’Afghanistan, le nombre d’agents a été multiplié par trois, passant de 370 à 1775, et leur mission s’est considérablement complexifiée. Gros plan sur leur travail.
Critique de Télérama
Ils ne se substituent pas au juge, mais leur rôle est décisif dans le parcours des réfugiés espérant voir aboutir leur demande d’asile. Les agents décideurs allemands de l’Office fédéral pour l’immigration et les réfugiés (BAMF) ont le pouvoir de dire oui ou non aux réfugiés, sur la base d’un entretien individuel. En 2016, 745 545 demandes ont été déposées en Allemagne. Face à l’afflux de migrants venus pour la plupart de Syrie et d’Afghanistan, le nombre d’agents a presque quintuplé, passant de 370 à 1 775.
Ce documentaire met au jour les critères présidant à la décision finale d’un agent. A Bingen et à Hambourg, les réalisatrices suivent deux agents dans leur quotidien. En laissant une parole rare se libérer, elles tendent un miroir psychanalytique à ces « professionnels de la décision ». C’est donc davantage un film sur la relation des agents à eux-mêmes qu’à autrui qui est donné à voir.
Il faut inhiber son empathie pour s’en remettre à la fois à sa propre subjectivité et au droit fondamental. L’un met en avant le caractère « nécessaire » de son travail, l’autre argue qu’elle n’est « pas responsable des événements tragiques ». Si aucun verdict n’est filmé, ce film au ton neutre et tout en nuances s’achève sur le témoignage bouleversant d’une jeune Yézidi, rappelant le caractère inconciliable des émotions et des décisions administratives.