Année de diffusion : 2011
Descriptif du documentaire :
La revanche des geeks. C’est l’histoire de la conquête du monde. Une drôle de saga qui raconte comment, en une poignée de décennies, un mot péjoratif est devenu le plus branché de tous, comment une culture de niche basée sur des mondes imaginaires et des héros en collants a conquis les masses, et comment, surtout, des asociaux rêveurs qui préféraient parler aux machines plutôt que de faire du sport ont fini par devenir la catégorie sociale la mieux adaptée au monde hyperconnecté.
C’est quoi, un geek ? Le mot ne semble plus se référer aujourd’hui qu’à un simple concept marketing. Il suffit d’un iPhone, d’un compte Twitter et d’un tee-shirt vintage Batman pour être dans cette cible qui fait fantasmer tous les vendeurs de gadgets technologiques. Dans la Revanche des geeks , le réalisateur, Jean-Baptiste Péretié, a voulu revenir aux origines d’une sous-culture, des années 60 et 70.
C’est une période étrange, où les férus de science-fiction et de mondes imaginaires sont les premiers à se passionner pour les premiers ordinateurs et, logiquement, pour les jeux vidéo. A cette époque, «geek» et son cousin «nerd», sont des insultes qualifiant ces premiers de la classe souvent caricaturés en pantalons trop courts et grosses lunettes.
Isolés socialement, ils ont fini par découvrir qu’ils étaient loin d’être seuls avec l’arrivée d’Internet, à la fin des années 90. Un sentiment encore amplifié avec cette Revanche des geeks . Car si le téléspectateur se reconnaît dans ce groupe social, il aura l’impression de voir défiler sa vie devant ses yeux, des parties de Donjons & Dragons à la découverte de Star Wars , des premières consoles aux super-héros (en France, c’était dans Strange ).
Le tout raconté par Pierre Hatet, voix française du Doc dans Retour vers le futur , choix plus que judicieux. Et preuve que le documentaire tape juste jusqu’au bout, il finit par évoquer ce sentiment de dépossession qui étreint les geeks canal historique face à ces nouveaux geeks consuméristes et Applemaniaques. Un des intervenants remarque à ce propos : «Il y a quelque chose d’ironique d’exclure les autres de son identité, qui est justement basée sur l’exclusion.» Soit, mais on a aussi le droit de taxer d’imposteur celui qui est incapable de répondre «42».