Année de diffusion : 2015
Descriptif du documentaire :
Les RG – Autopsie d’une police politique française. Les RG… les Renseignements généraux ont eu pour principal objectif de renseigner le gouvernement sur les formations pouvant porter atteinte à la sûreté de l’État. La Direction centrale des Renseignements généraux (DCRG), souvent appelée Renseignements généraux (RG), était un service de renseignement français dépendant de la Direction générale de la Police nationale (DGPN). Créés en 1907 sous cette appellation, les RG ont eu pour principal objectif de renseigner le gouvernement sur tout mouvement pouvant porter atteinte à l’État.
Par sa nature du secret et de la surveillance, les RG ont été accusés à plusieurs reprises d’être une police politique1 et ont été au centre de plusieurs affaires. Dans un but de rationalisation, les RG et la Direction de la surveillance du territoire (DST) fusionnent le 1er juillet 2008, pour devenir la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), et forment à ce titre le plus important service de renseignement intérieur français2.
Une partie de ses prérogatives est par ailleurs confiée à la nouvelle Sous-direction de l’information générale (SDIG), créée au sein de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP), la branche « courses et jeux » des RG étant, quant à elle, transférée à la direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ).
Alors que la réforme de 2008 avait dissout les Renseignements généraux et dispersé ses effectifs dans différentes administrations, en décembre 2014, le gouvernement Valls a reformé un service des renseignements généraux appelé « Service central de renseignement territorial » (SCRT) chargé de renseigner le gouvernement sur l’état de l’opinion et les mouvements sociaux.
Le rapport parlementaire précise selon plusieurs sources que « les renseignements recherchés concernent tous les domaines de la vie institutionnelle, économique et sociale susceptibles d’entraîner des mouvements revendicatifs ou protestataires »3.
En outre, les contestations relatives aux ZAD sont l’une des motivations de cette régénération des Renseignements généraux comme l’indique l’allocution du 17 juin 2013 du ministre de l’Intérieur Manuel Valls en ces termes : « Parallèlement, d’autres menaces doivent être prises en considération, comme celles issues de certains mouvements contestataires animalistes, environnementalistes, anti-nucléaire.
Au lendemain de mai 68,les Renseignements Généraux, sous la houlette du nouveau Ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin vont focaliser toute leur attention sur les groupuscules d’extrême-gauche, considérés comme les nouveaux ennemis de l’État. Dans un contexte mondial de Guerre Froide, ils représentent aux yeux du gouvernement la menace de faire basculer le pays dans un chaos soviétique. Filatures, écoutes téléphoniques, infiltrations…tous les moyens sont alors mis en œuvre pour surveiller ces groupes.
Après la fin de la Guerre Froide, alors que la fièvre gauchiste est retombée, les RG vont pourtant poursuivre leurs activités de surveillance vis à vis de tous ceux qui manifestent de la sympathie pour les idées d’extrême gauche. On retiendra parmi eux des personnalités comme Daniel Cohn Bendit, Jean-Paul Sartre, le couple Montant-Signoret ou plus récemment Bruno Rebelle, ancien n°2 de Greenpeace France, directeur de campagne de Ségolène Royal en 2007. Les RG restent-ils convaincus de l’existence d’un complot gauchiste? Sont-ils clairement devenus une police politique?