Le raid audacieux des Dambusters dans la nuit du 16 au 17 mai 1943 fait partie des événements les plus mémorables de la Seconde Guerre mondiale.
Bien avant la guerre, en 1937, le ministère britannique de l’Air avait déjà réfléchi à ce que pourraient être des cibles stratégiques en Allemagne au cas où la guerre éclaterait. Les barrages de la vallée de la Ruhr figuraient en bonne place sur leur liste, mais ils étaient également considérés comme des cibles compliquées. Le simple bombardement de ces immenses barrages en béton était considéré comme impossible.
Barnes Wallis, assistant du chef concepteur de Vickers, a eu l’idée de mettre au point une bombe à écrasement ou plutôt à rebondissement, après avoir joué avec des pierres à écrasement lorsqu’il était enfant.
Son idée était de larguer une lourde bombe depuis un avion et de la laisser rebondir vers le barrage afin de l’amener tout près du mur du barrage, de la laisser couler et de la faire exploser aux points faibles du barrage, à sa base, sous la surface de l’eau. Cette méthode permettait également de contourner les filets anti-torpilles sous-marins que les Allemands avaient placés pour protéger leurs barrages.
Il a commencé à faire des expériences dans son jardin en lançant des billes de verre dans une baignoire remplie d’eau afin de calculer la vitesse et l’angle nécessaires pour faire rebondir une lourde bombe.
Après diverses expériences à petite échelle dans un immense bassin d’eau et sur des maquettes extérieures, il a obtenu l’autorisation de mener des essais à grande échelle en utilisant un bombardier Wellington. Ces essais ont eu lieu à Chesil Beach, dans le Dorset.
Au départ, les expériences ont été menées avec des bombes factices en forme de tambour, dont l’enveloppe extérieure était en bois. Jusque dans les années 1970, on a gardé le secret sur le fait que le tambour était retourné pour le faire rebondir comme on le souhaitait. Un bombardier Avro Lancaster était équipé d’un dispositif spécial de rotation pour faire tourner la bombe juste avant qu’elle ne soit larguée.
À chaque essai, l’enveloppe en bois ne résiste pas aux forces exercées lorsqu’elle touche la surface de l’eau et la bombe se désintègre. Wallis se rendit compte qu’il n’avait pas besoin de l’enveloppe en bois et poursuivit ses essais sans elle.
Après de nombreuses expériences, Barnes Wallis est parvenu à ses fins. Il réussit à faire rebondir une bombe 20 fois sur une distance de près de 400 mètres et conclut que l’avion devrait voler à un niveau dangereusement bas de seulement 18 mètres et qu’il devait lâcher la bombe à une distance très précise des barrages, à une vitesse de 232 mph.
Un film réalisé sur les essais de Chesil Beach a convaincu le ministère de l’Air d’aller de l’avant avec le projet Dambusters.
Le calcul de la distance précise du barrage, de la hauteur et de la vitesse est un cauchemar pratique. Deux projecteurs ont été montés sous les bombardiers pour éclairer la surface de l’eau. À une hauteur précise de 18 mètres, ces faisceaux convergent. Un dispositif semblable à une catapulte a été construit pour déterminer visuellement la distance jusqu’au barrage.
La trajectoire d’approche des barrages ne pouvait pas non plus être une ligne droite, mais en raison du terrain vallonné et de la DCA, les pilotes devaient s’entraîner à des manœuvres d’approche compliquées.
Un escadron spécial de la RAF a été formé pour l’opération dite “Chastise” : le célèbre escadron 617, qui faisait partie du groupe n° 5 de la RAF. Le nom de l’opération indique clairement l’intention de donner une énorme raclée à l’industrie de guerre allemande.
L’escadron était dirigé par le Wing Commander Guy Gibson, âgé de 25 ans seulement. 13 Australiens font également partie de l’équipage.
Finalement, il fut décidé de déployer des bombardiers Avro Lancaster Mark III spécial type 464 pour l’opération, le bombardier le plus puissant de la RAF, capable de manipuler des bombes lourdes rebondissantes de 3400 kg.
Les équipages s’entraînèrent au réservoir d’Eyebrook, au réservoir d’Abberton près de Colchester, au réservoir de Derwent et à Chesil Beach.
Dans la nuit du 16 mai 1943, deux formations de Lancaster composées respectivement de 9 et 5 bombardiers décollent de la RAF Scampton dans le Lancashire, au nord-est de l’Angleterre. Les cibles choisies sont les barrages de Möhne et de Sorpe, en amont de la zone industrielle de la Ruhr, et le barrage d’Eder, sur la rivière Eder, plus à l’est.
Une troisième formation de réserve mobile de 5 Lancasters décolle deux heures plus tard, soit pour bombarder également les barrages principaux, soit pour attaquer trois barrages secondaires plus petits.
Comme indiqué, l’objectif était de mettre hors service les centrales hydroélectriques qui fournissaient l’énergie électrique à l’industrie de guerre allemande dans la région de la Ruhr.
Un nom de code, “Nigger”, a été choisi pour signaler par radio qu’un barrage avait été effectivement touché. Nigger (et non “Digger” !) était le nom de la mascotte de l’escadron de Guy Gidson, un labrador noir.
Le film se termine par mes conclusions sur l’impact du raid des Dambusters sur la machine de guerre allemande. Il est suivi de tous les noms des membres d’équipage des 19 bombardiers Lancaster de l’escadron 617 qui ont participé au raid.
Chaque équipage était composé d’un pilote, d’un mécanicien de bord, d’un navigateur, d’un opérateur radio, d’un viseur de bombe, d’un mitrailleur avant et d’un mitrailleur arrière.
Les barrages de l’Eder et de la Möhne sont effectivement percés. L’idée de Barnes Wallis a fonctionné. Les autres barrages attaqués sont restés intacts.
L’escadron 617 de la RAF a perdu 56 membres d’équipage sur un total de 133, dont 53 morts et 3 capturés, et a perdu 8 de ses 19 avions.
Merci d’avoir regardé ce film !